Disponible depuis le 15 mai, Overcompensating est une comédie dramatique signée Benito Skinner, qui adopte une esthétique camp : volontairement kitsch, extravagante et pleine d’ironie. Il y incarne Benny Scanlon, un ancien joueur de football américain du lycée qui quitte le nid pour intégrer la prestigieuse Yates University. Mais derrière la façade de perfection, Benny cache son homosexualité à grand renfort de performance d’une masculinité grotesque : poster de Megan Fox dans sa chambre, coups d’un soir inventés, rituel de bizutage pour intégrer une société secrète « Flesh & Gold », tout est bon pour éviter les soupçons et rester en haut de la pyramide sociale. Un des grands atouts du show, c’est la relation du personnage principal avec celui de Carmen (Wally Baram). Leur relation romantique feinte, puis leur amitié sincère, deviennent le moteur de la série. Carmen est une femme latina, ex-looseuse du lycée, qui se rend compte de son potentiel une fois arrivé dans le supérieur. Son personnage réactualise un archétype de la pop culture américaine et nous laisse entrevoir quelques réflexions intéressantes sur les dynamiques d’exclusion dans ce type d’espace. Elle est à la fois alliée et utilisée par le personnage de Benny, qui reste un homme blanc bourgeois.
Au-delà de la comédie, Overcompensating montre surtout à quel point la suradaptation est épuisante pour les personnes minorisées et les conduit à se trahir ou trahir leurs camarades de galère pour plaire aux dominants et survivre. Sincère et souvent hilarante, la série plaira aux fans de But I’m a Cheerleader et Sex Education. On se rappellera longtemps de l’apparition de Charli XCX dans l’épisode 4 où elle s’exclame “You think I wanna play fucking ‘Boom Clap’ in a fucking college – are you joking?” [« Tu crois que j’ai envie de jouer ce putain de Boom Clap dans une foutue fac – tu te fous de moi ? »].