Bayrou s’en va, Macron reste : les femmes payent

, Numéro 5

A l’heure où nous écrivons ces lignes, François Bayrou doit encore se frotter à son impopularité et à celle de sa politique budgétaire devant la représentation nationale. Sauf retournement de situation majeur, à l’issue du scrutin, il devrait avoir remis sa démission à Emmanuel Macron. 

La décision de François Bayrou, cet été, d’engager la responsabilité du Gouvernement a surpris au sein du camp présidentiel. Il en était de même, il y a un peu plus d’un an, lorsque Emmanuel Macron avait unilatéralement choisi de dissoudre l’Assemblée nationale. Si les deux procédures ont le mérite de remettre en marche la machine démocratique dans une république verrouillée, Macron répète inlassablement qu’elles ne le feront pas bouger. Lui qui n’a jamais été aussi impopulaire, assure qu’il entend exercer son mandat jusqu’au bout, voire fait miroiter l’éventualité (anticonstitutionnelle) d’un troisième mandat. Alors que la droite et le centre regrettent l’instabilité institutionnelle, nous continuons de subir la brutalité présidentielle dont elle est le reflet. Derrière les 49.3 à répétition, la répression des mouvements sociaux, la réforme des retraites, les rafles racistes, le refus de reconnaître le résultat des dernières législatives, c’est la politique d’Emmanuel Macron qui s’exerce dans le pays, sans possibilité de censure. 

Le Président de la République, qui a passé l’été à échanger avec son Premier ministre, met en scène son retrait face à un Gouvernement qui prendrait les décisions. Pourtant, le 10 septembre, la mobilisation tiendra avec ou sans Bayrou. La date de mobilisation syndicale annoncée le 18 septembre compte aussi bien sur le fait que les suivants se soumettent à la recette macroniste : augmentation du budget de la guerre, cadeaux aux grandes entreprises et refus de faire contribuer les plus riches. Que Bayrou parte ou qu’il reste, des discussions engagées le 8 septembre laissent en effet encore le temps de faire voter un budget d’austérité avant la fin de l’année, en offrant si besoin des gages au Parti socialiste, aux Républicains et au Rassemblement national.

On apprend ainsi que des projets de décrets visant à dépecer l’aide médicale de l’Etat (AME), dispositif de santé publique et d’accès aux soins des personnes étrangères sans-papiers, sont déjà prêts. Ils prévoient notamment la conjugalisation de l’aide, contraignant des centaines de milliers de femmes en France à obtenir l’autorisation de leur conjoint et parfois de leur agresseur pour se soigner. 

Bref, entre l’austérité et le fascisme, les femmes sont loin d’être tirées d’affaire. Mais elles n’en sont pas dupes et continuent à s’organiser. A Pdf, il y a de la place pour tout le monde et du pain sur la planche : rejoins-nous en t’inscrivant ici.

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