Prix hors-taxes, prix TTC (toutes taxes comprises) : entre les deux, souvent 20% de différence, la taxe sur la valeur ajoutée. La TVA, instaurée pour la première fois à l’époque moderne en France en 1954, s’oppose aux systèmes taxant toutes les ventes de chaque entreprise. Ces derniers désavantagent les industries avec une longue chaîne de petits acteurs, où le même produit est taxé plusieurs fois à chaque étape de la production. Dans la TVA, chaque entreprise de la chaîne de production récupère et verse aussi à l’État la taxe sur ce qu’elle vend. Mais dans le même temps, l’État lui rembourse la taxe payée sur ses matières premières, ses composants et autres consommables. Ainsi, la TVA réellement payée par chaque entreprise correspond à la différence entre la taxe sur le prix de vente et sur ce qu’elle a acheté en amont de la chaîne de production : seule la valeur ajoutée a été taxée.
Autre avantage pour l’État, il est beaucoup plus facile de détecter la fraude : chaque entreprise doit légalement déclarer la taxe récoltée sur ce qu’elle vend, mais est aussi incitée à déclarer tout ce qu’elle achète, puisqu’elle récupère de l’argent grâce à cela. Ainsi, tout au long de la chaîne de production, ce qui ne relève pas de la vente directe au consommateur est déclaré deux fois.
Restent celleux qui achètent en bout de chaîne, pas pour produire à leur tour, mais pour vivre, pour manger, pour s’abriter, pour s’habiller ou pour leur loisir. Car si chaque entreprise se fait rembourser la TVA sur ce qu’elle achète, à la fin, c’est les consommateur-ices qui paient. Or, plus on est pauvre, plus on consomme en proportion une part importante de son revenu pour vivre, et donc plus on paie de TVA : c’est de ce point de vue, un impôt fondamentalement injuste.