Cet été a vu se dérouler plusieurs compétitions féminines, marquées par un engouement médiatique et populaire croissant. Qu’il s’agisse du Tour de France Femmes ou de l’Euro de football, les compétitions féminines semblent avoir le vent en poupe.
L’Euro de football féminin existe tel qu’on le connaît depuis 1982, mais la médiatisation plus large et l’intérêt du grand public pour le football féminin demeurent bien plus récents. Ce n’est que depuis 2005 que les matchs de l’Euro féminin sont retransmis et diffusés à la télévision, et seulement depuis 2009 qu’ils le sont sur les chaînes de télévision gratuites.
Côté cyclisme, le Tour de France pour les femmes n’existe que depuis les années 1980 (quand la course masculine existe depuis 1904), de façon concomitante aux premières épreuves de cyclisme féminin aux Jeux Olympiques.
En 2025, le Tour Femmes comme l’Euro a joui d’une adhésion du public en nette augmentation et d’une couverture médiatique plus large. Cette fenêtre ouverte sur le cyclisme féminin a été l’occasion de relayer des problématiques comme la question du bien-être physique et mental des athlètes, ou les écarts de primes entre les concurrentes et leurs homologues masculins. On note alors dans les discours qui entourent la compétition que certains sujets sont davantage traités par les médias lorsqu’il s’agit des femmes, notamment les troubles des conduites alimentaires, et la perte de poids de certaines athlètes en vue du Tour. Des pratiques dont la prise de conscience est nécessaire, mais qui n’ont rien d’une spécificité féminine chez les athlètes (les troubles des conduites alimentaires sont d’ailleurs largement sous-diagnostiqués chez les hommes).
Ainsi, sur les routes du Tour comme les terrains de football, si des petites lignes s’écrivent et font bouger le milieu, le sport demeure inégalitaire et l’accès au haut niveau en est d’autant plus difficile pour les femmes et les minorités. À tous les niveaux, les règles imposées par les fédérations sont structurellement transphobes et misogynes.
La fédération internationale d’athlétisme et celle de boxe ont systématisé en 2025 les tests de féminité obligatoires pour leurs championnats du monde respectifs. Ces tests reposent sur des critères biologiques arbitraires et réducteurs, dont les biais misogynes, racistes, trans- et intersexophobes ont été maintes fois montrés. Ils sont d’autre part interdits en France depuis 1994, et les athlètes françaises devront se faire tester à l’étranger. Faute de pouvoir les faire, les boxeuses françaises ne pourront pas participer aux championnats : des règlements pour le moins bancals, surtout signe d’une obsession pour contrôler et contraindre les corps féminins.